- Durée : 1h29
- Réalisateur : David LYNCH
- Acteurs : Jack NANCE – Charlotte STEWART – Jeanne BATES – Jack FISK
- Date de sortie : 1977
- Diffusion Plan Cultes : Mardi 28 mai 2024
Résumé : Dans une ville industrielle, un homme sans histoire, Henry Spencer, est contraint de s’occuper seul de son enfant, nouveau-né prématuré et monstrueux, après que sa femme a quitté le domicile conjugal. Pour s’échapper de son quotidien oppressant, marqué par les cris du bébé, il se réfugie dans un monde parallèle où réside la « Dame du radiateur ».
L’Avis du Poulpe :
On a souvent employé à propos de David Lynch l’expression « inquiétante étrangeté ». Il s’agit d’une notion développée par Freud, qui renvoie à une sensation d’angoisse ressentie face à quelque chose qui nous est familier.
Toute l’œuvre de Lynch est évidemment marquée par ce concept, mais c’est bien son premier film Eraserhead qui en pose les bases.
Tournée avec un budget ridicule dans des locaux désaffectés, par un jeune cinéaste venu des arts plastiques, Eraserhead appartient incontestablement à la famille du cinéma expérimental, qui allie dans un subtil équilibre bricolage et inventivité.
Pour autant, malgré le manque de moyens, le film est totalement abouti, tant dans son noir et blanc magnifique que dans ses effets spéciaux et son incroyable bande son. Et surtout il plonge le spectateur dans une expérience sensorielle assez inconfortable, à mi-chemin entre le film d’horreur, la comédie noire et la fable surréaliste.
Un malaise d’autant plus vif que l’univers décrit est totalement incohérent mais par certains aspects familier (un homme simple et sans histoire est contraint de s’occuper seul de son enfant nouveau-né après que sa femme a quitté le domicile conjugal).
Tout le cinéma de David Lynch se construit à partir de cette première œuvre inclassable et puissante, qui, en dépassant la logique narrative classique, dégage une poésie incroyable et surtout beaucoup de mélancolie.
Eraserhead pose les jalons du cauchemar lynchien, celui de l’être humain prisonnier de sa condition et à laquelle il rêve d’échapper, une thématique qui irriguera toute sa filmographie.
Les thématiques :
Le cauchemar de la condition humaine (pauvreté, vie maritale, séparation, paternité, maladie)
L’univers industriel déshumanisé
La frontière entre le rêve (le cauchemar) et la réalité
L’angoisse existentielle
La névrose et la maladie mentale
Que regarder après :
Mad god
Tetsuo
Funky forest
2001 l’odyssée de l’espace
Alice stop-motion
Vincent (court métrage)
Le festin nu (livre)
Inside (jeu vidéo)
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