A Bittersweet life

2–3 minutes

Article écrit par :

  • Durée : 1h58
  • Réalisateur : Kim Jee-woon
  • Pays d’origine : Corée du Sud
  • Acteurs : Lee Byung-hun -Kim Yeong-cheol – Sin Min-ah
  • Date de sortie : 2005
  • Genre : action, polar
  • Diffusion Plan Cultes : Mardi 11 juin 2024

Résumé : Un chef de gang soupçonne sa petite amie d’avoir une liaison avec un autre homme. Il demande à son bras droit de la suivre, avec l’ordre de les tuer tous les deux s’il les surprend ensemble. Mais celui-ci ne respecte pas les ordres…

L’Avis du Poulpe :

Au début des années 2000, le cinéma Sud-Coréen retrouve un second souffle, porté par de jeunes réalisateurs majoritairement passés par la KAFA (Korean Academy of Film Arts).  Avec passion et énergie, ils révolutionnent le paysage cinématographique de leur pays, en investissant et revisitant le film de genre (action, thriller, horreur,…).

Trois noms émergent ainsi dans cette nouvelle vague sud-coréenne, Bong Joon-ho avec Memories of Murder, Park Chan-wook  avec Sympathy for Mister Vengeance et Old Boy et Kim Jee-woon avec Deux Sœurs et A Bittersweet life. Bien qu’ils aient chacun leur style et leurs thématiques, on retrouve dans leurs films la même passion pour le cinéma de genre et une incroyable maitrise de la mise en scène.

C’est bien évidemment le cas avec A Bittersweet life, un superbe polar extrêmement stylisé et d’une violence graphique fascinante.

Le film est d’une classe folle, avec des cadrages au millimètre, un découpage parfait et des plans d’une beauté à couper le souffle, le tout dans une ambiance qui sacrifie à tous les codes visuels du film noir : ralenti, éclairage au néon des bars de nuit, fusillades chorégraphiées et giclées de sang.

Kim Jee-woon s’inscrit ainsi dans la longue lignée des cinéastes qui ont su sublimer le polar. On pense bien évidemment à ses homologues asiatiques, John Woo et Johnny To, mais aussi à Alfred Hitchcock (avec cette scène de filature qui rappelle Vertigo), Martin Scorsese, Quentin Tarantino ou Jean-Pierre Melville et ses personnages hiératiques, totalement figés dans leurs costards bien coupés (l’acteur principal, Byung-Hun Lee, fait irrémédiablement songer à Alain Delon dans les films de Melville).

Mais qu’on ne s’y trompe pas, malgré cette mise en scène ostensiblement poseuse et tape-à-l’œil, A Bittersweet life n’est pas qu’un simple exercice de style. En effet, Kim Jee-woon a l’intelligence de mélanger les tonalités, donnant à son film une épaisseur bienvenue. La violence est stylisée mais aussi parfois très crue et réaliste, l’humour surgit là où on ne l’attend pas et le romantisme innerve cette histoire d’amour impossible.

A Bittersweet life est un film totalement maitrisé, tant dans sa forme que sur le fond, une prouesse de cinéma que Kim Jee-Woon n’a malheureusement jamais réussi à réitérer depuis. 

Les thématiques :

Vengeance
Solitude urbaine
Violence mafieuse
Amour impossible

Que regarder après :

Casino (Martin Scorsese)
Le Samouraï (Jean-Pierre Melville)
Hopeless (Chang Hoon-kim)
Limbo (Soi Cheang)
Sonatine (Takeshi Kitano)
Old boy (Park Won-Chok)
Reservoir dogs (Quentin Tarantino)
Scarface (Brian de Palma)
La Cité de Dieu (Fernando Meirelles)
Man on high heels (Jin Jang)
Hotline Miami (jeu vidéo)

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