Long weekend

2–3 minutes

Article écrit par :

  • Durée : 1h31
  • Réalisateur : Colin Eggleston
  • Pays d’origine : Australie
  • Acteurs : John Hargreaves – Briony Behets
  • Date de sortie : 1978
  • Genre : horreur, thriller
  • Diffusion Plan Cultes : Mardi 18 juin 2024

Résumé :Un jeune couple de citadins décide de profiter d’un weekend long pour s’adonner à du camping sauvage au bord de la mer. Par d’imperceptibles étapes, le décor paradisiaque de plage isolée où ils s’installent se charge de mystères avant de se transformer en un véritable enfer : la Nature paraît soudain prendre une sourde revanche sur la civilisation …

L’Avis du Poulpe :

En matière de cinéma de genre australien, on peut dire, selon l’expression consacrée, que Mad Max est l’arbre qui cache la forêt. Car derrière le succès mondial de la saga de Georges Miller, il existe de nombreuses pépites méconnues, dont Long weekend est l’un des fleurons.

On parle ici de « l’Ozploitation », un terme générique composé des mots « Australie » (Oz) et exploitation et qui désigne un courant apparu dans le cinéma australien au début dans les années 70 et 80. On y retrouve toute une série de films complètement déjantés, avec des bikers, des animaux tueurs, et une nature hostile peuplée de rednecks dégénérés.

Bien entendu, les références au grand frère américain sont nombreuses, notamment dans le choix de faire surgir l’horreur au cœur même de la vie quotidienne des gens. Mais en Australie, c’est quand même différent, plus sauvage et plus radical.

Il y a d’abord le poids de la nature, élément incontournable de ce pays aux confins du monde. Dans Long weekend, elle est à la fois omniprésente et redoutable et menace constamment les protagonistes qui y cherchent refuge sans pour autant la respecter.

Mais il y a aussi les comportements humains, souvent borderline et déviants.

C’est le cas de ce couple antipathique en pleine crise, porté par des acteurs au jeu minéral et presque sans affect.

A mesure que leur relation se détériore, la nature se fait de plus en plus menaçante et vengeresse, comme une métaphore de cette déliquescence annoncée.

Sur ce canevas assez simple, Colin Eggleston appose une mise en scène parfaitement ciselée, qui rappelle le style épuré de John Carpenter. Le cinémascope et les travellings latéraux jouent efficacement sur le hors-champ tandis que les gros plans sur les insectes et le remarquable travail sur le son font inexorablement monter l’angoisse, jusqu’à un épilogue à la fois ironique et nihiliste.

Long weekend s’impose alors comme une œuvre trouble et dérangeante, au service d’une parabole pertinente sur la relation de l’homme avec la nature. Devenu depuis un classique incontournable du cinéma australien, le film donne envie de se (re)plonger dans les délires de « l’ozploitation ».

Les thématiques :

Délitement du couple
Critique du mode de vie australien (impérialisme occidental)
Relation entre l’être humain et la nature

Que regarder après :

Phénomènes (M Night Shyamalan)
Shining (Stanley Kubrick)
Réveil dans la terreur (Ted Kotcheff)
Eden Lake (James Watkins)
Le salaire de la peur (Henri-Georges Clouzot)

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