JE T’AIME MOI NON PLUS

2–3 minutes

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Un film de Serge Gainsbourg

Le résumé

Deux garçons, Padovan et Krass, parcourent une route déserte à bord de leur camion lorsqu’ils tombent sur un snack-bar isolé, où Johnny, une jeune Anglaise à l’allure de garçon manqué, travaille comme serveuse. Le quotidien ennuyeux et triste de la jeune femme vole en éclats lorsque Krass pose les yeux sur elle pour la première fois …

Le contexte

En 1976, Serge Gainsbourg est au sommet de sa carrière d’auteur-compositeur, reconnu comme un génie de la chanson et un artiste hors du commun. Il a également un lien très fort avec le cinéma, à la fois en tant qu’acteur mais surtout comme compositeur de musiques de films. Il se lance donc dans la réalisation de son premier film, Je t’aime moi non plus, avec un solide background, ce qui lui permet de s’entourer de professionnels chevronnés, notamment un décorateur et un chef opérateur ayant travaillé avec de grands cinéastes. Pour autant, fidèle à son goût pour la provocation, Gainsbourg filme un scénario (qu’il a écrit) volontairement trivial, avec comme acteurs sa compagne de l’époque (Jane Birkin) et un ancien acteur porno, protégé d’Andy Warhol (Joe Dalessandro). Produit par le producteur du Clan des Siciliens (qui a imposé le titre afin de capitaliser sur le succès du morceau phare de Gainsbourg), le film est interdit au moins de 18 ans à sa sortie. Ereinté par la presse, du Figaro à Libération, Je t’aime moi non plus sera défendu par quelques critiques de renom (dont François Truffaut) mais sera quand même un échec public.

L’avis du Poulpe

Peut-on être à la fois un compositeur de génie et un cinéaste de talent ? Rien dans l’histoire du cinéma ne le prouve et ce n’est pas la maigre carrière de Serge Gainsbourg qui attestera du contraire. Certes, Je t’aime moi non plus possède quelques caractéristiques techniques intéressantes, du fait notamment des professionnels dont il a su s’entourer. La photo est très belle, les décors, inspirés du western et du film noir américain, sont travaillés et, bien entendu, la bande-son est remarquable. Mais pour le reste, outre une interprétation assez calamiteuse, le film manque de personnalité, tout en étant franchement limite dans sa volonté de provocation. On connait le goût de Gainsbourg pour le trash et le vulgaire, mais ce qui passe dans les paroles des chansons devient plutôt douteux à l’écran. Surtout, le film souffre d’un manque flagrant d’écriture, ce qui enlève tout enjeu dramatique à la romance qui se déroule sous nos yeux, pour n’en retenir que les aspects les plus obscènes. Au final, Je t’aime moi non plus est une œuvre bizarre et glauque, qui témoigne d’une époque révolue, dont Gainsbourg fut l’un des représentants les plus emblématiques.

La fiche technique

  • Durée : 1h23
  • Réalisateur : Serge Gainsbourg
  • Pays d’origine : France
  • Distribution : Jane Birkin – Joe Dalessandro – Hugues Kester – Reinhardt Kolldehoff
  • Date de sortie : 1976
  • Genre : drame

La bande annonce

Le Plan culte

Séance : Mardi 7 janvier 2025 à 19h30 (Cinéma Artplexe)

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