FOG

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Un film de John Carpenter

Résumé

En Californie, le port d’Antonio Bay fête son centenaire. La légende raconte que les marins d’un navire naufragé un siècle auparavant, reviendront se venger par une nuit de brouillard. Le Révérend Malone découvre le journal de son ancêtre qui explique que le navire avait été coulé par six membres fondateurs de la ville. Pour expier leurs fautes, six victimes doivent périr. Or, une brume maléfique commence à semer la terreur et la mort sur son passage…

Perdu dans la brume

Situé entre deux de ses œuvres les plus emblématiques (Halloween et New-York 1997), Fog occupe une place à part dans la filmographie de John Carpenter. Succès public incontestable (avec 21 M$ de recettes pour un budget de 1M$), le film a connu a connu une réception critique mitigée à sa sortie en 1980, qui s’est perpétuée au fil des années malgré une relative réhabilitation dans le temps.

Si pour certains, Fog est à classer parmi les plus beaux films de son auteur, nombreux sont ceux qui sont plus rétifs, y compris Carpenter lui même qui, de son propre aveu, considère le film comme « un classique mineur de l’horreur ».

Il faut dire que le tournage fut particulièrement laborieux (notamment le matériel utilisé pour l’effet de brume qui était lourd à utiliser et très dépendant des conditions climatiques), à tel point que Carpenter, peu convaincu de l’effet rendu, décida de remonter et remixer son film, en allant même jusqu’à retourner certains plans.

Est-ce pour cette raison que le résultat suscite une légère déception ? Difficile à ce stade d’apporter une réponse précise, mais toujours est-il que le scénario manque de rigueur et les personnages de substance, rendant le film parfois laborieux, bien loin de l’efficacité légendaire du réalisateur d’Assaut.

Néanmoins, malgré ces réserves, Fog reste un excellent film, bien supérieur au tout venant de la production de l’époque et témoin du talent incontestable du « Maitre de l’horreur ». Comme toujours chez ce dernier, tout part de la mise en scène et de cette incroyable maitrise formelle, où chaque élément concourt à former un tout homogène et rigoureux. Photographie, découpage, composition des plans, musique, Carpenter construit une mécanique parfaite et d’une puissance visuelle rare, par laquelle il arrive à rendre le brouillard saisissant de beauté et d’effroi.

Un brouillard dont l’avancée épouse le rythme lent du film, dans une drôle d’ambiance vaporeuse, bien loin des meurtres sanglants et des surenchères gore propres au genre. Carpenter adopte ainsi un parti-pris formel audacieux, qu’il double d’une vision radicale de son pays (la première d’une longue série), n’hésitant pas à en écorner la légende (la ville d’Antonio Bay, symbole de l’Amérique, s’est construite et a prospéré sur un naufrage criminel).

On l’aura compris, dès ce quatrième film Carpenter choisit d’affirmer sa vision personnelle et sans concession face aux producteurs hollywoodiens, à une époque où il est encore considéré comme bankable, tout auréolé du succès retentissant d’Halloween.

Malheureusement, cela ne durera pas et, si le succès public du film, confirmé par celui de New-York 1997 l’année suivante, lui ouvre les portes des grands studios, la lune de miel sera de courte durée. Mais c’est là une autre histoire …

Fiche technique

  • Titre original : The Fog
  • Durée : 1h29
  • Réalisateur : John Carpenter
  • Pays d’origine : Etats-Unis
  • Distribution : Adrienne Barbeau – Tom Atkins – Jamie Lee Curtis – Janet Leigh – Charles Cyphers
  • Date de sortie : 1980
  • Genre : Science fiction

Plan culte

Séance : Mardi 18 mars à 19h30 (Cinéma Artplexe)

Recommandations

  • Prince des ténèbres (John Carpenter)
  • The thing (John Carpenter)
  • Phénomènes (M . Night Shyamalan)
  • Les oiseaux (Alfred Hitchcock)
  • Shining (Stanley Kubrick)
  • The host (Bong Joon-Ho)
  • The bay (Barry Levinson)
  • It follows (David Robert Mitchell)

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